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COP27 : l'Afrique en quête d'une voix commune

La COP27, la conférence des parties sur le changement climatique de l’ONU, est prévue du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Égypte.  À quelques semaines de cette échéance, les tractations vont bon train pour que l’Afrique parle d’une seule voix à cette COP. Au-delà de remettre sur la table des négociations les promesses non tenues jusqu’ici, le continent entend revoir ses ambitions à la hausse.

Des rencontres pour harmoniser les points de vue

La conférence ministérielle africaine sur l’environnement est la dernière en date de ces rencontres. Cette 18e session a eu lieu jeudi 15 septembre à Dakar, au Sénégal, en présence de John Kerry, envoyé spécial américain pour le climat. Avec en ligne de mire les préparatifs de la COP27, les participants issus de 24 pays africains ont fait le point des défis écologiques en Afrique.

Bien avant la rencontre de Dakar, plusieurs chefs d’États africains étaient réunis, lundi 5 septembre, à Rotterdam aux Pays-Bas. Ce sommet pour l’adaptation au changement climatique en Afrique a été boudé par les dirigeants des pays du Nord. Seul le Premier ministre néerlandais y avait pris part. Un boycott qui inquiète, d’autant que la rencontre entre dans le cadre des préparatifs de la COP27.

Par ailleurs, le Gabon a également accueilli récemment la Semaine africaine du climat. Du lundi 29 août au vendredi 2 septembre 2022, plus de 2000 représentants de gouvernements, d’ONG et de la société civile d’une cinquantaine de pays y ont discuté de la position africaine à la COP27.

Le moins qu’on puisse retenir est qu’à toutes ces rencontres préparatoires de l’Afrique à la COP27, les participants ont convenu de faire parler l’Afrique d’une seule voix à la COP27.

Les pays africains sont unanimes sur leurs orientations : la COP27 doit aller au-delà des promesses, il est temps d’agir, et ce, en insistant sur la question des financements.

Les pollueurs doivent payer  

L’Afrique subit de plein fouet les conséquences du changement climatiques. Inondations, sécheresse, famine et migration en sont les principales. Pourtant, l’Afrique n’émet que 4 % environ du taux mondial de gaz à effet de serre, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son rapport État du climat en Afrique 2021 publié jeudi 8 septembre 2022.

L’instance onusienne estime que « d’ici à 2030, 700 millions de personnes pourraient être contraintes de se déplacer pour cause de stress hydrique ».

Dans ce contexte, l’adaptation est le terme omniprésent dans les discours des dirigeants africains en prélude à la COP27. Mais le continent manque de moyens pour y arriver. 20 pays représenteraient à eux seuls 80% des émissions. C’est pourquoi ces dirigeants appellent les pays industrialisés à la solidarité internationale, en finançant notamment les projets et programmes d’adaptation en Afrique.

« Cet argent qu’ils doivent mettre, nous ne le quémandons pas. Il ne s’agit pas d’un rapport de donneur à celui qui reçoit. Il s’agit d’une responsabilité, assumée : ceux qui sont les pollueurs doivent payer », s’indignait le chef de l’Etat du Sénégal, Macky Sall, actuel président en exercice de l’Union africaine, lors du sommet de Rotterdam.

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, estime pour sa part que le manque d’implication des pays du Nord est « l’une des plus choquantes injustices à l’égard du continent ».

Le temps de l’action

Alors que l’objectif de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique au-dessous de 2°C n’a jamais été atteint jusque-là, l’Organisation météorologique mondiale, alerte que le réchauffement pourrait atteindre de 2,5 à 3 degrés.

Aussi, les pays riches avaient promis en 2009 un accompagnement de 100 milliards de dollars chaque année dès 2020 aux pays en voie de développement. Une promesse également non tenue, puisqu’il manquait encore près de 17 milliards de dollars en 2020. Encore que pour des scientifiques, ces 100 milliards de dollars sont loin d’être suffisants pour la transition écologique dans ces pays.

À la COP27, les participants devraient donc tenter d’arriver à un accord plus ambitieux pour le climat.

L’OMM préconise une gouvernance adaptative, en passant notamment d’une gestion de crise et réactive à une approche préventive systémique.

Pour les dirigeants africains, il urge de mettre en place un fonds pour prendre en charge les pertes et dommages. L’indemnisation des dégâts causés par le réchauffement climatique dans les pays pauvres doit être une priorité lors de la COP27.

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letamiseur

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